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Le relais

Comment faire des voies de 400 mètres avec une corde de 60 mètres ? La réponse est évidente, il faut fractionner la voie en longueurs effectuables avec la corde dont on dispose. Les équipeurs ont pensé à tout et ont donc prévu des relais. En terrain d’aventure, pas d’équipeur, pas de relais, on se démerde.
Le relais est une zone de la voie souvent située sur une vire (pas toujours) où l’on peut rester installé confortablement pour assurer son second en toute sécurité. Il est en général équipé de deux points d’ancrage.
Une règle absolue : Pas de relais sur un seul point.
Voici ci dessous quelques types de relais couramment rencontrés en falaise. Dans les grandes voies on ne rencontrera le plus souvent que deux points non reliés par une chaîne.

Ci dessous, un relais plus particulièrement rencontré sur SAE, le moulinox

Il existe bien entendu plusieurs types de manoeuvres au relais : Le réversible qui est le relais le plus fréquemment utilisé, le relais leader fixe et le relais multidirectionnel. Nous avons pris ici le cas le plus compliqué celui ou les deux points du relais ne sont pas reliés par une chaîne. Il permet de se tirer de toutes les situations.

Relais réversible

Nous allons ci dessous détailler étape par étape l’installation d’un relais type, c’est à dire le relais réversible. Nous nous placerons ici dans une configuration nécessitant le minimum de matériel. Nous supposerons que le relais est équipé de deux points bétons. En général, dans des voies équipées correctement les deux points du relais sont décalés verticalement. Le leader arrive au relais (il grimpe bien entendu en tête).

Placer les dégaines dans les ancrages et se vacher au moyen de la corde sur le mousqueton du bas de la dégaine la plus basse par un noeud de cabestan. Moyen mnémotechnique : Au tour suivant je reste en bas, donc je me vache au plus bas.
Retourner les mousquetons supérieurs des deux dégaines placées de façon à ce que l’ouverture soit en bas.
Relier le brin descendant de la corde au mousqueton du haut de la dégaine supérieure par un noeud en huit.
Avaler la corde.
Passer le brin descendant dans le mousqueton du bas de la dégaine supérieure (point de renvoi). Attention au sens de passage de la corde. Il faut que le brin allant vers le second sorte de la dégaine sinon dans la deuxième longueur la corde serait à l’envers.
Placer le descendeur en huit sur son pontet sur le brin de corde entre vous et le point de renvoi. On peut également placer un système autobloquant (plaquette New Alp, Plaquette Gigi, Reverso ou Grigri) sur l’un des deux points d’ancrage par un mousqueton à vis.
On est prêt à faire monter le second.

Quand celui-ci est arrivé au relais on le vache sur le mousqueton du bas de la dégaine supérieure par un noeud de cabestan.
Relier la corde au mousqueton du haut de la dégaine inférieure par un noeud en huit (facultatif).
A présent les deux grimpeurs sont vachés sur deux points différents.
Échanger le matériel si nécessaire.
Si le second a tout le matériel nécessaire pour le prochain relais on n’a même pas besoin de le vacher. Il peut continuer directement à grimper (en tête cette fois). En principe il a récupéré des dégaines dans sa monté en quantité suffisante pour la prochaine longueur. (attention ce n’est pas toujours le cas).

 

Défaire le noeud en huit du second s’il a été fait et une boucle seulement du noeud de cabestan.
Le second devient le leader et il est prêt à enchaîner la deuxième longueur.

 

 

 

 

Le relais Leader fixe


Le leader arrive au relais (il grimpe bien entendu en tête).
Placer une dégaine dans l’ancrage du haut et se vacher au moyen de la corde sur le mousqueton du bas par un noeud de cabestan.
Placer la deuxième dégaine dans l’ancrage du bas.
Retourner les mousquetons supérieurs des deux dégaines placées de façon à ce que l’ouverture soit en bas.
Relier le brin descendant de la corde au mousqueton du haut de la dégaine inférieure par un noeud en huit.
Avaler la corde.
Passer le brin descendant dans le mousqueton du bas de la dégaine inférieure (point de renvoi).
Placer le descendeur en huit sur son pontet sur le brin de corde entre vous et le point de renvoi. On peut également placer un système autobloquant (plaquette New Alp, Plaquette Gigi, Reverso ou Grigri) sur l’un des deux points d’ancrage par un mousqueton à vis.
On est prêtà faire monter le second.

Remarque importante : Bien veiller à ce que le point de renvoi soit situé nettement au dessus du leader, sinon l’assurage se fait vers le bas directement sur le pontet. Pour bloquer il faut que le brin libre de la corde soit dirigé vers le haut ce qui n’est pas naturel. On doit alors rallonger la vache en jouant sur le cabestan.

Quand celui-ci est arrivé au relais on le vache sur le mousqueton du bas de la dégaine inférieure par un noeud de cabestan.

Relier la corde au mousqueton du haut de la dégaine supérieure par un noeud en huit (obligatoire).
A présent les deux grimpeurs sont vachés sur deux points différents.
Échanger le matériel.

 

 

 

 

Le second prend le grimpeur de tête sur son descendeur en huit puis il défait le noeud en huit du second et une boucle seulement du noeud de cabestan.
Le leader est alors prêt à enchaîner la deuxième longueur.

 

 

 

 

 

Le point de renvoi (indispensable au relais) a deux raisons d’être :

1) Il évite une chute de facteur deux du leader au départ du relais.

2) Il évite en cas de chute du leader de recevoir le choc sur le baudrier en direction du bas, ce qui peut provoquer une chute de l’assureur.

 

 

 

 

 

 
 
 
 
Le relais Multidirectionnel

Il est utilisé pour faire un relais sur des points douteux (Anciens pitons en place, Coinceurs, Broches à glace, etc …). Il s’agit ici de répartir l’effort de façon identique sur les deux points et de limiter le choc sur le point restant si l’un des deux cède. Pour cela on confectionne une longe munie de deux mousquetons de sécurité à chaque extrémité. Arrivé au relais on fixe la longe par ses deux mousquetons aux ancrages en place, puis on réalise un noeud simple au milieu de celle-ci, en faisant attention à obtenir un angle aussi fermé que possible, dans lequel on passera un mousqueton à vis. C’est sur lui que l’on se vachera et que l’on utilisera comme point de renvoi.

On peut, et même on doit bien sur augmenter le nombre de points si l’on a un gros doute sur leur solidité.

En cas de rupture d’un des deux ancrages il n’y a presque pas d’à coup sur le point restant.

 

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