A treize ans, Wolfgang participe avec son père à un stage d’escalade dans son Palatinat natal. Puis, dès 1975, il passe presque tous ses week-ends dans les grès rouges de sa région. En 1977, il rencontre un groupe de grimpeurs réunis autour de Richard Mühe et de Reinhard Karl ; ces adeptes de l’escalade libre, très contestés par le clan traditionaliste, ont une influence décisive sur lui. Il est conquis par ces grimpeurs qui l’encouragent à ouvrir le Jubilüumsriss en libre, ainsi que par leur attitude face à la vie et leurs conceptions de l’escalade. Lors d’un voyage à Elbsandstein en 1977, il découvre des voies très dures qui l’incitent à s’entraîner sérieusement si bien que, dès 1978, il réussit à maîtriser Super-lative (VIII) avec Thomas Nülter.
En 1979, il part aux États-Unis avec Hans Diefenbach et Richard Fiala, avec en poche la liste de voies extrêmes qu’il a envie de grimper. Il aime cette vie sans contrainte, les voyages, découvrir de nouvelles régions et d’autres personnes, l’émulation qui règne au Yosemite, le style de vie et l’entraînement systématique des grimpeurs locaux le séduisent. D’ailleurs, même après l’été 1982, le plus fécond de ses séjours aux États-Unis, au cours duquel il a réalisé ses rêves en gravissant Equinox, Phoenix et en répétant Grand Illusion, le célèbre toit fissuré de Tony Yaniro, Wolfgang se rendra fréquemment aux USA.
Attiré par l’explosion de l’escalade libre dans le Jura franconien, Wolfgang vient s’installer à Oberschôllenbach, chez son ami Kurt Albert, en 1982. Il tire profit de toutes ses rencontres avec l’élite interna-tionale. En 1981, les prestations de John Bachar et de Ron Fawcett à Konstein lui font forte impression. Puis, en 1983, il fait connaissance avec Jerry Moffatt qui, à l’occasion de son séjour en Allemagne, ouvre .la première voie de X en Europe. Sous l’influence de Jerry et de Kim Carrigan, il s’intéresse surtout aux ouvertures de voies extrêmes, à partir de 1984. Il reconnaît que » souvent, la difficulté n’est pas de réaliser un itinéraire donné, mais de franchir l’étape suivante, de se lancer en terrain inconnu « . Désormais son nouveau mot d’ordre sera : » Pushing the limits. «
En quête de nouveaux itinéraires en Franconie, il revient sans cesse à la liste de blocs de Wolfgang Fietz, surnommé Flipper, un véritable génie du bloc et précurseur de l’escalade extrême en Allemagne. Flipper possède la faculté de dis-séquer point par point des itinéraires jugés impraticables, et de résoudre les problèmes. Les voies de Güllich, telles que Kanal im Rücken, Kaum Zeit zum Atmen, ou Ghettoblaster, mais aussi The Face de Moffatt correspondent aux pro-blèmes de blocs que se posait Fietz. Le fait de savoir que les divers mouvements d’une voie sont possibles ne signifie pas automatiquement que la victoire est dans la poche.
Wolfgang était très inventif, pour trouver les conditions idéales d’entraînement en fonction de chaque voie. A Nuremberg, il s’entraîne dans une salle de sport en se servant d’une simple planche équipée de plinthes superposées. Il travaille ses » jetés « , imagine l’enchaînement des mouvements requis par la voie en tenant compte des conditions naturelles. En 1984, il réussit en libre Kanal im Rücken, un bloc de Flipper, soit la première voie de X au monde (8b). En 1985, il repousse encore les limites avec Punks in the Gymn. Martin Scheel avait équipé cet itinéraire magnifique situé au mont Arapiles, mais avait échoué sur la dernière prise après l’avoir tentée plusieurs mois durant. Comme Martin devait rentrer en Suisse, il confia le projet à Wolfgang. En 1987, Wolfgang se surpassait encore une fois avec Wallstreet.
En 1979, il part aux États-Unis avec Hans Diefenbach et Richard Fiala, avec en poche la liste de voies extrêmes qu’il a envie de grimper. Il aime cette vie sans contrainte, les voyages, découvrir de nouvelles régions et d’autres personnes, l’émulation qui règne au Yosemite, le style de vie et l’entraînement systématique des grimpeurs locaux le séduisent. D’ailleurs, même après l’été 1982, le plus fécond de ses séjours aux États-Unis, au cours duquel il a réalisé ses rêves en gravissant Equinox, Phoenix et en répétant Grand Illusion, le célèbre toit fissuré de Tony Yaniro, Wolfgang se rendra fréquemment aux USA.
Attiré par l’explosion de l’escalade libre dans le Jura franconien, Wolfgang vient s’installer à Oberschôllenbach, chez son ami Kurt Albert, en 1982. Il tire profit de toutes ses rencontres avec l’élite interna-tionale. En 1981, les prestations de John Bachar et de Ron Fawcett à Konstein lui font forte impression. Puis, en 1983, il fait connaissance avec Jerry Moffatt qui, à l’occasion de son séjour en Allemagne, ouvre .la première voie de X en Europe. Sous l’influence de Jerry et de Kim Carrigan, il s’intéresse surtout aux ouvertures de voies extrêmes, à partir de 1984. Il reconnaît que » souvent, la difficulté n’est pas de réaliser un itinéraire donné, mais de franchir l’étape suivante, de se lancer en terrain inconnu « . Désormais son nouveau mot d’ordre sera : » Pushing the limits. «
En quête de nouveaux itinéraires en Franconie, il revient sans cesse à la liste de blocs de Wolfgang Fietz, surnommé Flipper, un véritable génie du bloc et précurseur de l’escalade extrême en Allemagne. Flipper possède la faculté de dis-séquer point par point des itinéraires jugés impraticables, et de résoudre les problèmes. Les voies de Güllich, telles que Kanal im Rücken, Kaum Zeit zum Atmen, ou Ghettoblaster, mais aussi The Face de Moffatt correspondent aux pro-blèmes de blocs que se posait Fietz. Le fait de savoir que les divers mouvements d’une voie sont possibles ne signifie pas automatiquement que la victoire est dans la poche.
Wolfgang était très inventif, pour trouver les conditions idéales d’entraînement en fonction de chaque voie. A Nuremberg, il s’entraîne dans une salle de sport en se servant d’une simple planche équipée de plinthes superposées. Il travaille ses » jetés « , imagine l’enchaînement des mouvements requis par la voie en tenant compte des conditions naturelles. En 1984, il réussit en libre Kanal im Rücken, un bloc de Flipper, soit la première voie de X au monde (8b). En 1985, il repousse encore les limites avec Punks in the Gymn. Martin Scheel avait équipé cet itinéraire magnifique situé au mont Arapiles, mais avait échoué sur la dernière prise après l’avoir tentée plusieurs mois durant. Comme Martin devait rentrer en Suisse, il confia le projet à Wolfgang. En 1987, Wolfgang se surpassait encore une fois avec Wallstreet.
A l’origine, Wallstreet était une voie de X-/X. Mais, quand Wolfgang apprit qu’un trou y avait été agrandi – selon des témoins, le bord du trou se serait effrité alors qu’on essayait de le sécher au chalumeau ; il boucha la prise avec du ciment. Ensuite il obtura un autre trou pour le rendre inutilisable, sauf pour une prise de pied. Ces interventions lui valurent de nombreuses critiques de la part du milieu franconien. Wolfgang, qui avait toujours plaidé en faveur des voies naturelles, était désormais pris sous les tirs croisés du milieu local. Wallstreet devenait la première voie de XI au monde, parce que deux prises avaient été bouchées au ciment. Ensuite, il franchit une autre étape dans sa quête de l’extrême quand il ouvre Action directe. Milan Sykora avait découvert ce bombé de 12 mètres de hauteur dans une falaise en forêt. Comme l’itinéraire lui paraissait trop difficile, il le laissa à Wolfgang. Onze jours sur le bloc, des mois d’entraînement et un chronométrage précis étaient nécessaires car, en raison de la pression anaérobique, la voie devait être gravie en quarante secondes. Mais comme il préférait utiliser les bi-doigts en tirant sur un seul doigt, il s’entraîna longuement sur les plinthes de sa planche. Cette voie qui requiert des forces spécifiques n’a pas encore été répétée depuis quatre ans.
De telles performances débouchent parfois sur des passages à vide, où l’on n’a plus envie de rien. » A la fatigue physique normale après un tel effort, s’ajoute une sorte d’épuisement psychique. On a l’impression de s’être consumé. Il est alors impossible de retrouver son énergie pendant un certain temps, bien que les conditions physiques soient restées les mêmes ou soient éventuellement meilleures. » Alors la découverte de nouveaux sites à l’étranger et dans les pays lointains aident à se renouveler. Le voyage et l’aventure, les différentes cultures et les rencontres avec d’autres personnes participent d’un mode de vie, celui de » la grimpe « . En Chine, au Brésil, au Pérou, il part à la recherche de nouveaux terrains d’escalade. Puis il se sent attiré par les gigantesques parois de granit du Karakoram. Ces expéditions sont un nouveau défi. » Associer escalade sportive et alpinisme en haute altitude est une combinaison qui requiert, d’une part, une énorme ténacité et une grande résistance au froid, au vent et aux intempéries, et d’autre part une intuition extrême pour les mouvements complexes et les solutions à apporter aux problèmes d’une voie. » Des exploits tels que l’ascension en libre de La Voie des Yougoslaves ou les ouvertures d’Eternal Flame et de Riders on the Storm ont fait l’événement au niveau international.
Les autres disciplines du grand jeu, comme la compétition, ou l’escalade à vue, ne l’inspiraient guère; comme il ne s’y intéressait pas particulièrement, il ne connut pas de succès marquants. En revanche le solo intégral fut pendant un certain temps un moyen de s’identifier. Sans être encordé, il ne gravissait que des voies qu’il avait soigneusement étudiées et dont il maîtrisait aisément toutes les difficultés. Sautanz et Separate Reality comptent parmi ses solos les plus impressionnants.
Wolfgang Güllich était l’un des grimpeurs les plus appréciés, une idole même au-delà des frontières de l’Allemagne. En octobre 1992, il s’est endormi au volant de sa voiture et a eu un accident grave. Il est décédé trois jours plus tard des suites de ses blessures. Wolfgang était un être fascinant et sympathique, d’un naturel réservé, il respectait les autres. Son charisme attirait de nombreux grimpeurs dans son sillage. Il savait exprimer ses idées sur l’escalade et l’analysait d’un point de vue critique et philosophique. Les voies tracées par Wolfgang, ainsi que ses idées, sont entrées dans l’histoire de l’escalade.
De telles performances débouchent parfois sur des passages à vide, où l’on n’a plus envie de rien. » A la fatigue physique normale après un tel effort, s’ajoute une sorte d’épuisement psychique. On a l’impression de s’être consumé. Il est alors impossible de retrouver son énergie pendant un certain temps, bien que les conditions physiques soient restées les mêmes ou soient éventuellement meilleures. » Alors la découverte de nouveaux sites à l’étranger et dans les pays lointains aident à se renouveler. Le voyage et l’aventure, les différentes cultures et les rencontres avec d’autres personnes participent d’un mode de vie, celui de » la grimpe « . En Chine, au Brésil, au Pérou, il part à la recherche de nouveaux terrains d’escalade. Puis il se sent attiré par les gigantesques parois de granit du Karakoram. Ces expéditions sont un nouveau défi. » Associer escalade sportive et alpinisme en haute altitude est une combinaison qui requiert, d’une part, une énorme ténacité et une grande résistance au froid, au vent et aux intempéries, et d’autre part une intuition extrême pour les mouvements complexes et les solutions à apporter aux problèmes d’une voie. » Des exploits tels que l’ascension en libre de La Voie des Yougoslaves ou les ouvertures d’Eternal Flame et de Riders on the Storm ont fait l’événement au niveau international.
Les autres disciplines du grand jeu, comme la compétition, ou l’escalade à vue, ne l’inspiraient guère; comme il ne s’y intéressait pas particulièrement, il ne connut pas de succès marquants. En revanche le solo intégral fut pendant un certain temps un moyen de s’identifier. Sans être encordé, il ne gravissait que des voies qu’il avait soigneusement étudiées et dont il maîtrisait aisément toutes les difficultés. Sautanz et Separate Reality comptent parmi ses solos les plus impressionnants.
Wolfgang Güllich était l’un des grimpeurs les plus appréciés, une idole même au-delà des frontières de l’Allemagne. En octobre 1992, il s’est endormi au volant de sa voiture et a eu un accident grave. Il est décédé trois jours plus tard des suites de ses blessures. Wolfgang était un être fascinant et sympathique, d’un naturel réservé, il respectait les autres. Son charisme attirait de nombreux grimpeurs dans son sillage. Il savait exprimer ses idées sur l’escalade et l’analysait d’un point de vue critique et philosophique. Les voies tracées par Wolfgang, ainsi que ses idées, sont entrées dans l’histoire de l’escalade.