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François Petit

Je n’aime pas beaucoup grimper en falaise parce que j’ai peur de tomber. Je préfère m’en tenir à mon mur artificiel. J’aime m’entraîner seul, progresser et analyser ce que j’ai à faire pour progresser.  » C’est à peine croyable d’entendre ces paroles de sa bouche, alors que François a ouvert l’une des voies les plus difficiles de France. Le milieu était stupéfait quand, au bout de trois jours, François réussit à ouvrir Bronx à Orgon, cet itinéraire encore vierge dans lequel des stars comme Legrand, Tribout, Hirayama, Glowacz et tant d’autres s’étaient déjà essayées à maintes reprises. Il la fit même quatre fois en une seule journée! Cette performance étonna d’autant plus que, jusqu’alors, François n’avait réussi qu’un seul 8a.  » Je savais que pour Bronx j’aurais à effectuer une quarantaine de tractions. Donc, je me suis entraîné afin d’acquérir les forces qui me manquaient, l’endurance et le niveau requis… Après tout a été relativement facile. « 

L’histoire de cette voie relève plutôt de la science-fiction, et amène certains critiques à parler d’une ligne complètement artificielle. Marco Troussier l’avait d’abord équipée avec des prises en résine avant de la faire en 8b. Ensuite François Legrand intervint, décrétant qu’elle devrait être plus difficile et exiger des mouvements plus esthétiques. Donc il l’équipa de nouveau. Puis vint J.-B. Tribout qui mit une autre prise en résine, donc un palier de plus, parce qu’il était plus petit que Legrand et voulait être à chances égales avec lui. Bien que dans Bronx une prise seulement sur 32 soit naturelle, on la célébra, en France, comme une prouesse extraordinaire. La critique venait plutôt de l’étranger où l’on reprochait à Bronx de ressembler davantage à un mur artificiel transposé en falaise qu’à une véritable voie. Au fond, Bronx aurait tout aussi bien pu se trouver dans une salle d’escalade, mais aurait-elle alors suscité autant d’attention ? François Petit est fasciné par cette voie, cela ne le dérange pas de grimper sur des prises artificielles en résine; pour lui, l’élégance des mouvements a davantage d’importance.

François s’est initié à l’escalade dès 1987, avec son père et son frère Arnaud qui compte aujourd’hui parmi les meilleurs grimpeurs français autant en compétition qu’en rocher. Un an plus tard, François remportait déjà le titre de champion de France junior.
Il s’entraîne sérieusement, discute son programme d’entraînement avec plu-sieurs partenaires et d’autres grimpeurs, Pierre Henri Paillasson le conseillant et l’assistant en permanence. François est convaincu qu’il emploie la bonne méthode :  » François Legrand s’entraîne trente heures par semaine, tandis que nous pratiquons seulement quinze heures très intensives. Legrand se consacre surtout à l’endurance et il n’avance pas. Moi, j’alterne des cycles de rocher avec des cycles d’endurance, ce qui me permet de vraiment progresser. Je ne perds pas mon temps à faire du stretching, cela me détournerait du véritable travail. Il ne lui manque plus que le psychisme et l’état d’esprit adéquat pour qu’il mette toute son énergie en oeuvre en compétition.
Depuis 1993, il fréquentait la même école d’ingénieur que Fabien Mazuer, à Lyon. Tous deux partageaient le même studio et grimpaient ensemble. La mort de Fabien, en février 1995, fut une pénible épreuve.

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